Mi padre era un imbécil bárbaro y solitario;
Ebrio de decepción, solo ante el televisor,
Rumiaba unos planes frágiles y muy raros,
Su mayor alegría era verlos fracasar.
Me trató siempre como a una rata a la que perseguir.
La mera idea de un hijo, creo, le asqueaba.
No soportaba pensar que le aventajase un día,
Sólo por seguir vivo cuando él reventara.
Se murió en abril, gimiente y perplejo;
Su mirada delataba una cólera infinita.
Cada tres minutos, insultaba a mi madre,
Criticaba la primavera, hacía bromas procaces.
Al final, justo antes de acabar su agonía,
Una calma breve recorrió su pecho.
Sonrió al decir «estoy nadando en orines»,
Y después se apagó con un ligero estertor.
en Poesías, 2000
Traducción de Altair Díez & Abel H. Pozuelo
Non réconcilié
Mon père était un con solitaire et barbare; / Ivre de déception, seul devant sa télé, / Il ruminait des plans fragiles et très bizarres, / Sa grande joie étant de les voir capoter. // Il m’a toujours traité comme un rat qu’on pourchasse; / La simple idée d’un fils, je crois, le révulsait. / Il ne supportait pas qu’un jour je le dépasse, / Juste en restant vivant alors qu’il crèverait. // Il mourut en avril, gémissant et perplexe; / Son regard trahissait une infinie colère. / Toutes les trois minutes il insultait ma mère, / Critiquait le printemps, ricanait sur le sexe. // À la fin, juste avant l’agonie terminale, / Un bref apaisement parcourut sa poitrine. / Il sourit en disant: «Je baigne dans mon urine», / Et puis il s’éteignit avec un léger râle.
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