Quien entra por azar en la morada de un poeta
No sabe que los muebles tienen poder sobre él
Que cada nudo de madera encierra
Más gritos de pájaros que todo el corazón del bosque
Y basta que una lámpara pose su cuello de mujer
Contra un rincón lustroso a la caída de la tarde
Para liberar de repente mil pueblos de abejas
Y el olor de pan fresco de cerezos floridos
Porque tal es la alegría de esta soledad
Que una tenue caricia de la mano
Devuelve a estos grandes y oscuros muebles taciturnos
La levedad de un árbol en la mañana.
en Les biens de ce monde, 1951
Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète / Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui / Que chaque noeud du bois renferme davantage / De cris d'oiseaux' que tout le coeur de la forêt / Il suffit qu'une lampe pose son cou de femme / A la tombée du soir contre un angle verni / Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles / Et 1'odeur de pain frais des cerisiers fleuris / Car tel est le bonheur de cette solitude / Qu'une caresse toute plate de la main / Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes / La légèreté d'un arbre dans le matin.
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