A menudo, para divertirse, suelen los marineros
Dar caza a los albatros, vastos pájaros de los mares,
Que siguen, indolentes compañeros de viaje,
Al barco que se desliza sobre los amargos abismos.
Apenas los arrojan sobre las tablas de cubierta,
Que estos reyes del azul, torpes y avergonzados,
Dejan que sus grandes alas blancas se arrastren
Penosamente al igual que remos a su lado.
Este viajero alado, ¡qué torpe y débil!
Él, otrora bello, ¡qué feo y qué grotesco!
¡Aquél quema su pico con una pipa,
Otro imita, cojeando, al inválido que una vez voló!
El Poeta se asemeja al príncipe de las nubes
Que frecuenta la tormenta y se ríe del arquero;
Exiliado sobre el suelo en medio de las burlas,
Sus alas de gigante le impiden ya marchar.
1861
L'Albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage / Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, / Qui suivent, indolents compagnons de voyage, / Le navire glissant sur les gouffres amers. // À peine les ont-ils déposés sur les planches, / Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, / Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches / Comme des avirons traîner à côté d'eux. // Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! / Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! / L'un agace son bec avec un brûle-gueule, / L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! // Le Poète est semblable au prince des nuées / Qui hante la tempête et se rit de l'archer; / Exilé sur le sol au milieu des huées, / Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage / Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, / Qui suivent, indolents compagnons de voyage, / Le navire glissant sur les gouffres amers. // À peine les ont-ils déposés sur les planches, / Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, / Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches / Comme des avirons traîner à côté d'eux. // Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! / Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! / L'un agace son bec avec un brûle-gueule, / L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! // Le Poète est semblable au prince des nuées / Qui hante la tempête et se rit de l'archer; / Exilé sur le sol au milieu des huées, / Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Huele a mar, a sangre, a pescado. El poeta contempla la escena casi con indiferencia, sabiendo que se mira a sí mismo y también a todos los demás. Muchas gracias.
ResponderBorrar¡Qué emoción reencontrar un texto que reivindica el valor de ser diferente en un mundo llamado globalizado que cada vez más aspira a la homogeneidad de sus habitantes! ¡Sea original - nos dicen - sea como todos! !Intégrese a la horda, que la horda lo incluirá, luego de digerirlo!
ResponderBorrarSí, pero no deja de ser inquietante que al leerlo nos resulte más fácil identificarnos con los marineros que con el albatros. No todos somos tan valientes como Baudelaire.
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